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LA CRÉATION DE SIDI-BEL-ABBES

Mémoire

Tous les anciens jusqu’à notre génération, qu’ils soient officiers, sous-officiers ou légionnaires sont passés un jour à Sidi-Bel-Abbès, au moins une fois dans leur carrière et certains y ont été affectés. Pour nous, il se dégageait de cette ville, une ambiance et un sentiment de plénitude, nous avions cette impression profonde que nous étions chez nous plus que dans n’importe quelle autre garnison ou ville dans laquelle nous avions séjourné, ce sentiment un demi-siècle plus tard continue de nous poursuivre. Sidi-Bel-Abbès était la ville et la capitale de la Légion parce que fondée par la Légion


En 1840 le souci d’assurer la sécurité des colonnes de la Légion qui partant d’Oran s’enfonçaient vers le sud, amena le commandement à créer un gîte d’étape à proximité de la rivière Merkerra et de la koubba du marabout Sidi Bel-Abbès, lieux isolés, inhabités, marécageux, infestés de moustiques et par la malaria.

Quelques années plus tard, le général Bedeau décide d’y installer un poste fortifié autour duquel commencent à affluer commerçants et vivandiers. Simultanément, des travaux sont entrepris pour drainer et assécher les marécages environnants comme cela se faisait dans de nombreuses autres régions de l’Algérie et comme cela n’avait plus été fait depuis la fin de l’Empire romain. Les Légionnaires vont y créer leur ferme après avoir asséché, défriché, amendé le terrain, planté des dizaines de milliers d’arbres, ils seront imités par des colons auxquels ils prêteront main forte. Un des plus beaux exemples est cette quarantaine de familles allemandes qui débarquant à Oran sans ressources sera prise en compte par la Légion, installée à proximité de la ville et pour qui la construction du village de Détrie sera entreprise.

A la fin des années 1840, la création d’une ville militaire est décidée avec un plan du Génie militaire sur 42 hectares, avec fortifications ; une ville civile avec quatre portes aux quatre points cardinaux reliées par des avenues de dix mètres de large, bref un camp tel que l’établissaient les légions romaines quinze siècles plus tôt.

C’est à partir de ce plan initial que va se développer très rapidement la ville, attirant corps de métier, colons, fonctionnaires, anciens légionnaires s’y établissant.

Initialement, la ville est sous administration militaire, le colonel commandant le 1er Etranger, assisté d’un magistrat municipal, assume la responsabilité de son très rapide développement. Une quinzaine d’années plus tard, l’administration militaire transfère aux civils la charge de diriger la ville qui, cent ans plus tard, sera une grande ville d’Algérie, la seule qui bâtie de toutes pièces par la France ne sera pas débaptisée après 1962.

En 1854, le général Pélissier avait rendu hommage aux Légionnaires en déclarant : Vous avez fait d’un camp une ville florissante, d’une solitude un canton fertile, image de la France.

NOTES:

« Adieu, Adieu ;
Oh Bel-Abbès, lieux vénérés de nos aïeux
Nous garderons
La tradition et combattrons pour la gloire du fanion »

(Chant du 1er Bataillon du 1er Régiment étranger)

« Koubba » (mot arabe) En Afrique du Nord, monument élevé en souvenir d’un personnage vénéré.
« Marabout » Religieux musulman, sanctifié par l’ascétisme.
Le général de division Pélissier, futur maréchal de France, fut gouverneur général par intérim de l’Algérie du 7 octobre 1854 au 10 janvier 1855.
Camerone est le lieu célèbre où lors de la campagne du Mexique, le 30 avril 1863, la 3e compagnie du 1er Etranger empêcha plus de 2000 Mexicains d’intercepter un convoi français d’armes et de matériel destiné à l’armée française qui assiégeait Puebla permettant ainsi la prise de cette ville.

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